Drone malien abattu : l’AES et l’Algérie échangent des accusations

Bamako, 6 avril 2025 – Les tensions s’intensifient entre la Confédération des États du Sahel (AES) et l’Algérie. Le Collège des Chefs d’État de l’AES a fermement condamné,par la voie d’un communiqué, la destruction d’un drone militaire malien par l’armée algérienne, survenue dans la nuit du 31 mars au 1er avril, près de Tinzaouaten, une localité frontalière entre les deux pays.

Une opération antiterroriste entravée

Selon le communiqué de l’AES, le drone, immatriculé TZ-98D, appartenant aux Forces Armées et de Sécurité maliennes était engagé dans une mission de surveillance visant à neutraliser un groupe terroriste actif dans la zone. Sa destruction aurait compromis une opération majeure de lutte contre le terrorisme.

Réaction de l’Algérie

De son côté, l’Algérie a confirmé avoir abattu un drone militaire qui serait entré dans son espace aérien près de Tinzawaten. L’armée algérienne a précisé que l’appareil était un drone de reconnaissance armé. Le ministère algérien de la Défense a déclaré que cette action visait à protéger la souveraineté nationale et à prévenir toute violation de son territoire.

Analyses et réactions

Rida Lyammouri, expert du Sahel au Policy Center for the New South basé au Maroc, a commenté l’incident en déclarant que la destruction du drone, plutôt que d’être un avertissement, reflète les frustrations croissantes entre les deux pays.

L’expert a ajouté que cela confirme les tensions sérieuses et la tolérance zéro de l’Algérie concernant l’utilisation de son espace aérien par les forces maliennes. 

Conséquences diplomatiques

En réponse à cet incident, l’AES a annoncé le rappel pour consultations de ses ambassadeurs accrédités en Algérie. Le Collège des Chefs d’État de l’AES a exigé que le gouvernement algérien adopte une posture constructive et contribue à la paix et à la sécurité dans la région. Il a également réaffirmé l’engagement des Forces de défense et de sécurité de l’AES à assurer la protection des populations et l’intégrité du territoire confédéral.

Cet incident marque une nouvelle escalade dans les relations déjà tendues entre l’AES et l’Algérie, soulignant les défis sécuritaires et diplomatiques persistants dans la région du Sahel.

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