Mali: développement inquiétant de la fraude au niveau frontalier

Depuis 2012, le Mali, l’un des pays les plus vastes de l’Afrique occidentale connait une crise sécuritaire, politique et sociale qui fait du pays un eldorado pour les trafics transfrontaliers. la fraude des marchandises d’origine venant des pays limitrophes comme l’Algérie, la Mauritanie, le Niger, la Guinée ou la Cote d’ivoire a le vent en poupe avec les difficultés politiques et la situation de guerre qui occupe une grande partie du Mali.

Au nord de vastes régions et des frontières poreuses

Les 4X4 des fraudeurs parcourent les routes du désert du nord du Mali. ils les maitrisent et jouissent de l’absence de l’État aux frontières dès les années 1970. Si dans le temps-la, c’était le lait LAHDA et les pâtes alimentaires (subventionné par l’état algérien) qui envahissait les marchés du nord, la cigarette contrefaite et bien d’autres produits prohibés ont permis aux contrebandiers de prospérer et apporter un soutien notable aux mouvements de rébellions sporadiques.

En raison du retrait des forces armées maliennes des régions du nord durant la crise sécuritaire de 2012, les frontières du Mali sont devenus de véritables passoires pour les groupes armées terroristes, les trafiquants et autres fraudeurs notoires des régions. Aujourd’hui tout type de produits algériens prolifèrent sur les marchés du nord du Mali. Que ce soit à Gao, Tombouctou ou Kidal, nombre de produits alimentaires ( en dehors des produits maraichers) sont « importés » du grand voisin. le lait frais (même si pas très frais) dattes, spaghetti, huile, tissus y sont d’ailleurs moins cher que les produits locaux.

« Les routes de la fraude sont très intéressantes » confie Mohamed Z, un jeune chauffeur de Tombouctou. Dans cette ville qui a été occupée pendant presque une année par les djihadistes, le commerce a pris une ampleur inquiétante. chaque jour des dizaines de camions traversent le désert pour déverser des milliers de tonnes de marchandises sur un marché très ouvert vers les autres villes utilisant surtout le transport fluvial.

 » Il me faut travailler comme fraudeur pendant une année seulement, et je pourrai m’installer à mon propre compte en achetant une 4X4 pour moi » a ajouté le jeune homme qui aime survoler les dunes de sables entre Gao et Tamanrasset.

Le nord du Mali est un eldorado pour tous les trafics

Le trafic de la drogue et des armes connait un essor considérable au nord du Mali. Des sources au nord du Mali nous indiquent des liaisons entre l’ Amérique du sud ( Colombie/Venezuela) et la Mauritanie. L’illicite marchandise traverserait le désert malien vers d’autres pays limitrophes en destination de l’Europe de l’Est. il s’agit du Tchad, du Niger, du Soudan et d’Israël.

L’histoire du « Boing de la coke« , l’avion rempli de drogue dont l’épave se trouve encore dans le désert malien est toujours fraiche. Une affaire bien rocambolesque qui voit le chargement et l’équipage d’un avion cargo disparaitre dans le désert malien en novembre 2009.

Une lutte de longue haleine pour la police des frontières

L’Afrique de l’Ouest occupe une place important dans le trafic de la drogue selon le rapport mondial des drogues de 2017. il constitue une source de financement potentiel du terrorisme dans les États du sahel. le rapport évoque les connexions entre El Qaeda au Magreb Islamique ( AQMI) et les réseaux de fraudes, de trafic et de blanchiment d’argent dans les pays du Sahel.

Si les frontières des régions du nord échappent au contrôle de l’État malien, la vigilance reste de mise dans les aéroports. Ainsi, en février 2021, une saisie de 3,26 Kg de cocaïne est faite à l’aéroport de Bamako par la cellule Anti-trafic. La saisie qui a une valeur de 80.000. 000 millions de francs CFA, preuve des tentatives de fraude transfrontalière de ces substances illicites.

 

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