Le harcèlement sexuel est une forme de violence fondée sur des rapports de domination et d’intimidation qui peut produire sur le lieu de travail mais également dans d’autres milieux dans la société. Dans le milieu professionnel, il devient inquiétant, plusieurs femmes en sont victimes. La société malienne connait des transformations inquietantes dans certains milieux professionnels.
Un code de travail qui n’évoque pas le harcelement sexuel au travail
Le code du travail au Mali ne comporte aucune disposition concernant le harcèlement sexuel et c’est d’ailleurs ce qui amplifie le harcèlement sexuel au Mali et rend difficile la détermination de nombre des femmes qui subissent tous les jours des chantages de la part de leur patron jusqu’à céder ou perdre leurs boulots.
Selon OIT Infos le premier traité internationale sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail entre en vigueur ce 25 juin 2021 – deux ans après son adoption par la conférence internationale du travail (CIT).
A ce jour, le Mali n’est pas au nombre des pays qui ont ratifié cette loi. seuls six pays ont ratifié la convention (no 190) sur la violence et le harcèlement, 2019 dont Argentine, Equateur, Namibie, Uruguay, somali, Fidji. Les pays l’ayant ratifié sont juridiquement contraints par les dispositions de la convention un an après la ratification.
Avec la recommandation no 206, la convention no 190 reconnait le droit de chacun à un monde du travail exempt de violence et harcèlement et offre un cadre d’action commun.
La convention a fourni la première définition internationale de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, y compris la violence et le harcèlement sexuel.
Deux types de harcelement, des femmes toujours victimes
Le sociologue Yakuba DOGONI professeur de sociologie à l’université des lettres et sciences humaines de Bamako nous parle de deux type de harcelemnt, celui par défaut et celui par circonstance.
Le harcèlement par circonstance est cette forme à laquelle une femme désirable à un homme est soumise dans son service dont elle juge inopportune alors que le harcèlement à défaut concerne cette qualité de femme ayant été recrutée par ou le canal d’un homme désirant cet homme.
Selon le sociologue, dans tous ces deux cas les femmes harcelées sont nombreuses et sont incapables de se concentrer sur leurs activités quotidiennes à cause des cris, des tapotages, des touchers etc. du harceleur, certaines finissent par céder à la tentation de cet homme pour préserver leur boulot et pour rester performantes.
Nombreuses sont les femmes qui subissent ce phénomène, se retrouvant dans une situation non seulement délicate, mais aussi illégale avec leurs employeurs qui n’hésitent pas à faire des avances dès que des candidatures féminines se présentent dans leurs entreprises ou dans l’administration.
Aussi subtile et furtif qu’il soit, le harcèlent sexuel existe et c’est sur les lieux de travail que les plusieurs femmes, qui sont les victimes de choix, sont le plus touchées par le phénomène.
Le harcèlement va des propos obscènes aux attouchements voir des menaces sur les victimes. cette dernière se retrouve obligée de quitter ce cadre pour echapper à son harceleur.
Madame S. a été une victime d’un chef d’entreprise qui lui a fait des avances plus que poussées durant l’entretien d’embauche. Elle a tout d’abord reçu un email qui l’informait de sa rétention pour un poste dans la grande entreprise et l’invitait à passer un petit entretien avec le chef de l’entreprise. Le jour venu la femme accompagnée de son cousin s’est rendue sur le lieu de rendez-vous. Le chef d’entreprise l’a accueilli, laissant l’accompagnateur à la porte. après plusieurs heures d’attente le cousin s’impatientant décida d’aller voir. le spectacle est celui de deux personnes nues en plein ébats sexuels.
S’il est possible de poser des questions sur le manque de resistance de la victime, il est aussi important de savoir que les auteurs de ces actes disposent d’un ascendant psychologique et financier sur leurs victimes.
Ce phénomène s’accroit tous les jours dans notre société car la plupart des victimes ne portent plainte, préférant garder le silence par ignorance de leurs droits.
Le mouvement #Metoo, né en Europe, a donné la parole aux victimes à travers des témoignages sur les médias sociaux, évoquant publiquement les agressions sexuelles, viols et autres intimidation reçues par les femmes, commençant notamment par les milieux artistiques, la politique, le sport…